Voyage en
Syrie-Jordanie.
De Palmyre à Petra
Du Dimanche 14
Octobre 2007 au Jeudi 25 Octobre 2007
Jour 1 : dimanche 14 Octobre 2007
Rendez-vous à l’aéroport
Roissy-Charles de Gaule, terminal 2E, à 11h20.
Présentation du groupe : 10
personnes (4 couples et une tante et sa nièce) et le conférencier Patrice
Corbé.
Après 4h20 d’avion, nous voilà
arrivé à Damas. Premier dépaysement : la chaleur, il fait 25 °C ;
second dépaysement : les formalités douanières… et la présence des
autochtones : les hommes portent la « Khamis » et les femmes le
Voile complet. Les hommes attendent dans une file et les femmes dans une autre.
Après les diverses formalités,
nous sortons de l’aéroport pour prendre le bus jusqu’à l’hôtel. Troisième
dépaysement : la conduite … et la route… Les autoroutes Syriennes sont
quelque peu chaotiques et la circulation se fait au klaxon. Le transport
familial semble être la camionnette « pick-up » avec les parents
devant et les enfants dehors à l’arrière (voire les femmes et les enfants derrières
et les hommes devant). Sur certains modèles, il existe en option le tabouret et
la table de jardin.
Il est aussi impressionnant de
rencontrer des groupes de personnes discutant et/ou se baladant au bord de
l’autoroute.
Après plus d’un quart d’heure
d’autoroute la vue de Damas illuminée s’offre à nous. En ce deuxième jour de la
fête de la rupture du ramadan (Eid-el-Fitr), toutes les familles se baladent
dans la ville et tous les minarets sont illuminés de vert…
Damas est construite au droit
d’un oasis sur les contreforts de l’anti-liban (chaîne montagneuse). Trois
millions de personnes vivent dans la capitale Syrienne.
Jour 2 : lundi 15 Octobre
2007.
Réveil dans la nuit (autour de 5
heures du matin) par l’appel à la prière… Cet appel est agréable à écouter bien
que tôt dans la matinée…
Second réveil à 6h45. Aujourd’hui
il est prévu de visiter le musée national de Damas, la mosquée et le couvent
derviche Soleimaniyé, la mosquée des Omeyyades, le souk, l’ancienne ville et la
maison de Sainte Hanani.
La visite du musée est complexe
de part la multitude d’objets exposés et de la multitude de groupes de
touristes. Les autres personnes du groupe semblent avoir potassés le sujet,
contrairement à nous… cela va être dur de suivre…
Après un aperçu de l’histoire
(très compliquée) de la Syrie, ce que l’on retient est la transformation et
l’évolution stylistique de l’art au fur et à mesure des invasions. Sur un
griffon ailé de type perse, nous avons la présence de la couronne de la haute
Égypte et de la basse Égypte allongée… Sur des objets plus anciens, nous avons
l’influence sumériennes et une fresque romaine représentant les dieux et les
déesses de la vie, nous avons l’intitulé des dieux en grecs avec le temps
« absolu » à gauche, la déesse de la terre au centre et Chronos à droite…
Il y a également divers dieux ayant attraits à l’agriculture, aux vents, … La
déesse de la terre est représentée sous sa forme Syrienne avec sa coiffe
représentative de sa fonction.
Toutes ces influences ont créées
un art propre à cette région.
Suite à la visite du musée et de
ses jardins, nous allons voir le couvent derviche, construit au XVIème siècle…
Pas de commentaire, il sert actuellement de musée militaire.
Après un petit tour de bus, le
chauffeur nous arrête à l’entrée du souk. La statue présentant Saladin en
vainqueur est en cours de réfection et n’est pas visible en ce moment. Malgré
la fermeture des magasins pour cause de fête de la rupture du Ramadan, de
nombreux étals sont présents… Dans de petites ruelles couvertes, nous sommes
mêlés à la foule grouillante autour des vendeurs… le parfum des épices et la
lange chantante de l’arabe sont un régal pour nos différents sens. Après s’être
frayé un chemin à travers la foule sur l’ancienne voie romaine allant au temple
de Jupiter (Aujourd’hui le temple est occupé par la mosquée des Omeyyades),
nous continuons à travers des ruelles désertes… contraste énorme avec le souk
pour rejoindre notre restaurant..
Nous entrons dans ce que l’on
aurait pu penser être un « boui-boui » et là, nous arrivons dans une
immense cour carrée sur trois étages… A croire que nous sommes rentrés dans une
autre dimension…
Après le repas, nous continuons
la visite de Damas par la visite du musée populaire. Ce musée est implanté sur
l’ancienne demeure du correspondant français du mandat… En ce jour de fête, le
musée et son jardin est rempli de Damatiens… Ce musée comprend différentes
pièces présentant toutes sortes d’objets et vêtements de l’époque Ottomane. Les
jardins sont composés d’espaces verts ombragés par des arbres et des fontaines…
Les gens circulent, se reposent et discutent dans ces lieux…
A la fin de cette visite, nous
reprenons une partie du souk pour visiter la mosquée Omeyyade… les femmes
mettent une cape et un foulard pour se cacher les cheveux.
Nous visitons d’abord le tombeau
de Saladin, tombeur des croisés et héros national, plusieurs personnes se
recueille sur ce tombeau, une grande ferveur se ressens dans les faits et
gestes des visiteurs. Après nous être déchaussés, nous entrons dans la mosquée.
Nous sommes dans une immense cour rectangulaire à colonnades en périphérie
(colonnes corinthiennes avec des feuilles d’Acanthes issues de l’ancien temple
du Jupiter Damatien). Ce lieu est plein de vie avec les enfants qui jouent, les
femmes et les hommes qui discutent et se promènent… Lors de notre visite, nous
étions le seul groupe d’occidentaux et de nombreux enfants se sont joints à
nous par curiosité… Les jeunes adolescents ont l’air de beaucoup apprécier la
beauté occidentale… Depuis le début du séjour, nous n’avons décelé aucune
animosité de la part des syriens, bien au contraire. Nous sommes loin du
comportement des enfants égyptiens vis-à-vis des touristes quémandant argent ou
objet.
Après la visite de la cour, nous
entrons dans la salle de prière, et là encore nous sommes dans un lieu cultuel
où la vie est présente avec toutes les familles, les groupes d’hommes ou de
femmes se promenant et discutant. Nous passons également devant le tombeau de
Saint-Jean-Baptiste (dénommé ici le Précurseur) qui fait l’objet d’un
pèlerinage important. Ce tombeau est resté intact lors de la construction de la
mosquée (troisième lieu de prière musulman) sur l’emplacement d’une cathédrale
byzantine (la mosquée a d’abord été construite sur une partie de la cathédrale
avec communication des deux lieux de culte, puis la cathédrale a été détruite
pour agrandir la mosquée).
Nous sortons de la salle de
prière pour visiter le reliquaire d’Hussein, fils d’Ali (quatrième calife,
gendre et cousin de Mahomet). Il s’agit d’un lieu de pèlerinage Chiites (nom
venant de Chi at Ali : Partisans d’Ali).
Nous quittons la mosquée par la
salle de prière au moment de l’appel à la prière.
Nous nous promenons dans une
partie du souk, vide cette fois, pour nous diriger vers le quartier chrétien et
la maison de Sainte Hanani. Il est à noter que le niveau archéologique de
l’époque Romaine se situe à plus de quatre mètres de profondeur et que le souk
de la rue droite est implanté sur l’ancienne voie commerçante de la Damas
Romaine, perpétuant ainsi sur plus de 2 000 ans la tradition commerçante
de cette voie.
A l’emplacement de l’ancienne
maison de Sainte Hanani, il existe aujourd’hui les restes d’une église
construite au IVème siècle. Pour la visiter, il faut descendre un escalier
jusqu’au niveau du terrain naturel de l’époque. Il n’existe pas de vestiges en
superficie.
Sainte Hanani est la personne qui
a accueillie Saint-Paul après sa chute à cheval qui lui couta la vue. Sainte
Hanani lui fait recouvrir sa vue par apposition des mains. Suite à ce miracle,
Paul se baptiser et devient le plus
fervent défenseur de la foi chrétienne après l’avoir combattu. Saint-Paul
transforme le christianisme en en faisant une religion et non plus une mouvance
(secte) juive.
Suite à cette visite, nous
regagnons le bus pour nous diriger vers le mont Quasioun pour contempler Damas.
Ce mont, culminant à plus de 1 000 mètres d’altitude est un lieu de
promenade des syriens et permet de voir l’ensemble de l’oasis de la Gutha
aujourd’hui presque entièrement construite.
Jour 3 : Mardi 16 Octobre 2007
Levé à 6h30 pour un départ à
7h30. Le programme de la journée est la visite de l’église Saint-Gilles et
Bacchus à Ma’aloula, le Krak des chevaliers et le site d’Ugarit… total du
trajet : 380 km.
L’église de saint-Gilles est
datable du premier siècle après Jésus-Christ. Elle est située dans le village
de Ma’aloula, village où subsiste encore la langue Araméenne. L’église est
construite selon le plan Orthodoxe (prêtre séparé des fidèles). Le
« Notre-Père » nous a été récité par une autochtone en Araméen
(langue parlé par Jésus)… Je pense que ce passage aurait plu à nos mères… Pour
la peine, nous leurs avons achetés la traduction de la prière en Araméen.
Une fois partis du site, nous
continuons à longer les chaînes montagneuses en contournant le Liban. Trois
choses nous frappent : l’aridité du climat, les personnes se baladant,
attendant ou pique-niquant sur le bord de l’autoroute et le volume de détritus…
Véolia Propreté, il y a du boulot ici…
Un des moyens de transport le
plus usité en Syrie est le minibus… Ces véhicules relient une ou plusieurs
villes et s’arrêtent au gré des personnes hélant le minibus sur le bord de la
route.
Au détour d’un chemin, nous
apercevons le Krak des chevaliers sur son éperon rocheux. Château-fort
imprenable (d’après Lawrence d’Arabie), possession des hospitaliers qui
pourtant fut prise en Mars 1271 par les troupes du Sultan Baïbar.
La visite de cette forteresse est
impressionnante… Le Krak des chevaliers est construit sur une double enceinte
entourant le donjon. La taille de ce bâtiment permettait d’accueillir près de
3 000 personnes en cas de siège. Malgré une réutilisation en habitat
jusqu’en 1920, ce château conserve sa structure. Il est magique de visiter la
chapelle romane de type provençale, la salle capitulaire de type gothique et de
se promener dans ce dédale en observant cette architecture en croisées d’ogives
rendant une image en perspective accentuée par le jeu d’ombre et de lumière. Il
est à noter que l’ensemble du château est construit en pierre calcaire sur un massif
basaltique, ce qui accentue la beauté de ce site.
Après le Krak des chevaliers,
changement de paysage et d’époque… Nous redescendons de la chaîne montagneuse
pour rejoindre la côte Syrienne. Nous passons par une étroite bande agraire
sise entre la mer et la montagne. Nous pouvons voir au loin, sur les sommets
les restes de châteaux croisés. Le paysage est plus verdoyant avec la présence
de vergers d’agrumes.
Nous arrivons enfin sur le site
d’Ugarit après avoir fait un bon de 24 siècles en arrière… Les vestiges de
cette ancienne ville sont impressionnants avec son palais royal, sa ville et
son temple de Ba’al (ou Bel dans la Bible). Les fouilles de cette cité ont
permis de déceler plusieurs textes écrits dans le plus vieil alphabet du monde.
Le style littéraire ressemble aux textes de la Bible.
Plusieurs particularités sont
intéressantes à retenir telles que le ou les chefs de familles avaient leurs
tombeaux au sein de la maison, au sous-sol, l’ensemble de l’architecture était
constitué de pierres taillées (dont une pierre d’angle taillée sur trois faces)
ou encore la présence de canalisations dans le palais royal pour l‘acheminement
d’eaux et le rejet d’eaux usées.
La vue du temple de Ba’al sur la
vallée et la montagne référencée comme étant l’équivalent du mont Olympe des
Grecs est impressionnante. La visite de ce site à la tombée du jour est
absolument à faire car la lumière rasante fait ressortir tous les détails du
site et montre la grandeur et l’avancée technique de ce peuple.
Après être sortie du site, nous
longeons la côte pour rejoindre notre hôtel en bord de mer. Il ya beaucoup
d’animation dans les rues. Nous sommes dans la cité balnéaire de Lattaquié.
Avant le diner, nous nous
promenons sur la plage privée de l’hôtel… la mer, le vent et les lumières de la
ville sont beaux à regarder. Derrière nous, plusieurs familles discutent assis
sur le sable pendant que les enfants jouent…
Jour 4 : Mercredi 17 Octobre 2007
Après une nuit perturbée par les
bruits de fêtes nocturnes, nous nous levons à 6h45 pour prendre notre petit
déjeuner en bord de mer.
Nous quittons Lattaquié et ses
rivages pour rejoindre le château de Saône dans un massif calcaire.
Le château de Saône est implanté
sur un éperon barré (non naturel) entouré par deux vallées très escarpées. Il
est très impressionnant vue de la colline d’en face… Nous laissons notre bus
pour prendre un minbus local. La route est raide, étroite et un peu bosselée,
mais entre le précipice d’un côté et les strates calcaires de l’autre, nous ne
faisons pas trop attention aux conditions routières (du moins nous faisons en
sorte de …).
Nous commençons la visite par la
grande veine du massif calcaire réalisée par la famille de Saône pour la
construction des défenses du château. Il s’agit d’un fossé long de plus de 150
mètres, large de 30 mètres et profond de 25 mètres. Cet ouvrage a servis
également de carrière pour la construction du château. Un pic a été maintenu
pour supporter le pont-levis. En temps de paix, cette veine servait d’écurie.
Nous continuons la visite après
avoir gravis plusieurs escaliers. Ce château, initialement byzantin, a été
modifié au début des croisades puis par les musulmans à la fin des croisades.
Il est constitué d’une basse cour étendue descendant vers les vallées et d’une
haute-cour comprenant un rempart, des tours et un donjon pour l’époque des
croisés et d’une mosquée et d’un hammam pour la période musulmane.
Ce château-fort est de type
primitif du fait que les différentes tours ne communiquent pas entre elles.
Petit point historique : ce château fut enlevé par Saladin et son fils en
trois jours. Profitant de l’attaque de Saladin sur la haute-cour, son fils
s’empara de la cour basse puis remonta vers le donjon. Le manque de
communication entre les différents organes de défense permis la prise de ce
château.
La visite de ce château est
impressionnante du fait de son architecture et de son environnement. La vue
depuis le donjon sur la mer et les différents bâtis (dont une citerne de
15 000 mètres cubes et de son réseau d’amenées d’eaux) valent le détour…
A la fin de la visite, nous
retournons vers le minibus et là, nous avons l’impression d’être devant le
musée du Louvres. En effet, 200 à 300 personnes d’une croisière viennent en
même temps visiter le site. Cool, nous avons déjà terminé notre visite…
Nous refaisons la route sinueuse
en sens inverse pour reprendre notre bus.
Entre le château de Saône et
Apamée, nous passons par un massif montagneux surplombant la vallée de l’Oronte
à plus de 1 000 mètres d’altitude. Le paysage est fantastique, nous avons
une vue sur une grande partie de la vallée de l’Oronte large de 20 à 40 km et
longue de 60. Nous visualisons, telle une photographie aérienne les différentes
limites parcellaires des cultures.
En descendant dans la vallée,
nous traversons un village à l’heure de la sortie de l’école. Les écoliers ont
trois uniformes selon le cursus, un uniforme bleu pour la maternelle, bleu
également jusqu’au brevet et gris jusqu’au bac.
Avant le déjeuner, nous visitons
le musée des mosaïques d’Apamée. Ce musée est situé dans un ancien
caravansérail Ottoman. L’intérieur du bâti accueille les mosaïques, tandis que
des stèles funéraires sont présentes dans la cours.
Après le repas nous visitons
Apamée. Cette ville romaine a connu son apogée au IIème siècle. Nous commençons
la visite par la villa aux consoles (nom donné car les colonnes du péristyle
ont toutes des consoles pouvant accueillir une statue).
Pour une fois, nous visitons le
cœur d’une villa à peu près conservé et nous pouvons visualiser les différents
volumes de ces demeures…
Suite à cette visite, nous nous
dirigeons vers les Cardo Sextus et sa colonnade de 1 800 mètres de long.
Les colonnes cadencent notre
visite. Nous visitons l’Agora, les Thermes (et même les latrines). Cette voie
de 37,5 mètres de large comprend la voirie, le trottoir et les colonnes. A
l’extérieur des colonnes, des magasins ont été identifiés. Ces bâtis
comprenaient un étage d’habitation.
Tout comme Ugarit, ce site doit
être visité à la tombée du jour. La lumière orangée et rasante sur les colonnes
font ressortir la beauté du site.
Suite à cette visite, nous
partons sur Alep. La première partie du chemin est réalisée sur le réseau
secondaire, ce qui nous permet d’admirer la richesse de l’agriculture Syrienne
(Oliviers, Pistachiers, Coton, …) et des paysages (couleur rouge de la terre
accentuée par le coucher du soleil).
Nous traversons plusieurs
villages et nous pouvons observer la vie des Syriens ; les enfants jouant
dans les rues, des groupes d’hommes réparant des motos dans de petits garages
ou travaillant les métaux (soudures à l’ancienne) ou encore les familles
occupées aux travaux agricoles…
Jour 5 : Jeudi 18 Octobre 2007
Au programme aujourd’hui :
visite d’Alep. Après une grasse matinée (réveil à 7h00 – 7h30) et un petit
déjeuner, nous partons visiter le musée national d’Alep. Ce musée présente de
nombreuses pièces retrouvées sur les différents Tell (colline artificielle) le
long de l’Euphrate dans le Nord de la Syrie. Le bâtiment étant en cours de
restauration, il manque de nombreuses pièces derrières les vitrines
vieillissantes et aux lumières blafardes…
Une fois le musée terminé, nous
nous dirigeons vers la citadelle. Cette citadelle a été construite par le fils
de Saladin lors des croisades. Elle est le centre de l’ancienne cité arabe. Les
souks situés à proximité sont construits sur l’ancien axe secondaire
(Est-Ouest) de la ville Antique (à ce jour, Alep compte 12 km de souk).
La citadelle est construite sur
une colline entourée d’un profond fossé. La porte monumentale permet d’accéder
à l’ancienne cité par un escalier. En haut de ces escaliers, nous arrivons à
une seconde porte monumentale… pour éviter aux assiégeants de défoncer la porte
à l’aide d’un bélier, la porte d’entrée ne se trouve pas dans l’axe de
l’escalier mais sur le côté droit et au cœur de la tour. L’accès à la cité se
fait par un dédale à l’intérieur des murs. Au plafond, de nombreux oculi sont
présents pour défendre l’accès à la citadelle en cas d’invasion.
Nous visitons le cœur de la cité
et du palais royal en nous réfugiant, dès que possible, à l’intérieur des
bâtiments (bains, mosquée, …) ou dans les cours intérieures pour éviter la
chaleur…. Nous passons également devant l’un des nombreux tombeaux de Saint
Georges de Syrie (pèlerinage important des musulmans pour ce saint). Sur les
remparts, nous dominons Alep et tous ces minarets…
Puis, nous partons vers le
quartier chrétien (ou Arménien) pour déjeuner et nous promener. Le restaurant
est superbe et très bon (surtout les aubergines …).
Dans ce quartier, nous croisons
un groupe de jeunes syriens et syriennes qui étudient le tourisme… Ils sont
très heureux de nous rencontrer et nous engageons la discussion… Ils aiment la
France et les touristes, normal, vu leurs études…
Après notre balade dans les
quartiers commerçants aux vitrines de dessous féminins osés, nous nous
dirigeons vers un caravansérail Ottoman situé à proximité de la mosquée
Omeyyade et des souks. Ces caravansérails n’ont pas changé de fonction et
continuent à être au cœur du commerce local.
Puis, nous visitons la mosquée, …
une fois encore, les femmes se cachent les cheveux et nous nous déchaussons.
Nous retrouvons la même vie que dans la cour de la mosquée de Damas avec les
familles, les enfants, …
Dans la salle de prière, nous
rencontrons des pèlerins se recueillant sur le tombeau de Zacharie, père de
Saint-Jean-Baptiste. Les femmes sont d’un côté du paravent et les hommes de
l’autre. L’ambiance n’est pas des plus sympathiques car nous nous faisons
dévisager et on ne se sent pas trop à notre place.
Pendant que le reste du groupe
rentre dans le souk accompagné de ma femme, je retourne à l’hôtel… l’épreuve la
plus difficile est de traverser la route entre les voitures sans se faire
klaxonner ou renverser… Ils roulent très vite en ville et on a l’impression de
traverser le périphérique en heures creuses (en heures d’influence c’est plus
facile car les parisiens sont tous arrêtés…).
Jour 6 : Vendredi 19 Octobre 2007
Départ d’Alep pour la visite du
Monastère de Saint-Siméon le Stylite (ou le grand), la ville morte de Sergilla,
la Noria d’Hama pour arriver Palmyre en
fin d’après-midi.
Le site de Saint-Siméon est situé
sur une colline. Siméon était un ermite ascète vivant sur une colonne. Il ne
mangeait qu’une seule fois par semaine tout en faisant environ 1 500
génuflexions par jour. Il ne descendait de sa colonne que pour l’élever
davantage… Un servant s’occupait de lui apporter le nécessaire…
A sa mort, le site fut aménagé
pour organiser le pèlerinage. Les pèlerins venaient du village en contrebas
après avoir logés dans une des auberges gérées par le monastère, puis ils
passaient par le baptistère. Les chrétiens déjà baptisés allaient directement
dans la basilique pour se recueillir devant la colonne et le reliquaire de
Saint-Siméon, pour les autres, ils passaient par un couloir pour être baptisés
avant de se recueillir dans la basilique.
La vue depuis le site sur le
désert de cailloux est splendide, tout comme les rénovations opérées sur le
site pour relever les différentes colonnes et certains murs. Il s’agit de l’un
des plus anciens monuments romans du monde.
Suite à cette visite, nous
partons vers le massif calcaire où plus de 700 sites ont été référencés par les
archéologues. Ces sites, dénommés « villes mortes », sont plutôt
apparentés à des concentrations de fermes formant des villages. L’activité
agraire de ces villages permettait de nourrir les villes telles qu’Apamée. Les
différents changements politiques de secteur ont entrainé la disparition de ces
fermes dont l’activité n’était pas vouée à l’export.
Le site visité se dénomme
Sergilla, il se situe sur une colline calcaire rouge et comprend une série de
bâtiments d’habitation, d’une église, d’un bain public et de tombeaux. Les murs
de ces bâtis sont de couleurs grises, beiges et rouges. Maintenant implantée
sur une colline désertique, Sergilla était au moment de son activité entourée
de forêts (toiture avec charpente en bois).
Nous visitons deux anciens
pressoirs pour la fabrication d’huiles d’olive (procédé identique à celui du
Sud de la France, à moins que cela ne soit l’inverse, …), puis les bains
publics, les tombeaux et l’église. Ce site a été christianisé du fait de la
présence de croix et de chrismes… Ce site est impressionnant par le silence qui
s’en dégage et ses bâtiments encore debout, sans vie et à moitié détruit. Trois
enfants du village d’à côté jouent dans les ruines et sont attirés par nous,
touristes empiétant sur leurs aires de jeu… Ils étudient le français et
certaines personnes du groupe les aides à faire leurs exercices…
Nous repartons du site pour aller
voir les norias en traversant les zones désertiques et les villages syriens. Le
temps est au gris, ce qui atténue les couleurs du désert.
Après la visite des norias
(grandes roues utilisant le courant pour faire remonter l’eau dans un aqueduc),
nous nous enfonçons dans le désert pour rejoindre Palmyre. Lors de ce trajet,
nous écoutons le guide local sur sa vision du problème Israélien en reprenant
des passages de l’ancien testament.
La route est comprise entre deux
chaînes montagneuses se regroupant au droit de l’oasis de Palmyre. Nous
traversons de nombreux villages et/ou campements Bédouins, parfois en maisons,
mais surtout vivant dans des tentes. Il est amusant de remarquer la présence de
paraboles auprès des tentes. La route file toute droite à travers la steppe
(entrée du désert) rocailleuse verdissant en fonction de la présence de la
nappe phréatique.
Jour 7 : Samedi 20 Octobre 2007
Aujourd’hui, le programme est
simple : visite de Palmyre et retour sur Damas.
Palmyre est une ville antique et
préhistorique du désert. Elle est située sur un oasis d’environ 3 000
hectares et au droit d’anciennes sources sulfureuses. Les vestiges de ce site
sont essentiellement romains, byzantins et arabes. Les couleurs de l’ancienne
Palmyre tire de a roche locale, le calcaire, allant de l’ocre au rouge, et le
vert pour les palmiers. Notre hôtel est mitoyen au site, proche de la vallée
des morts.
De la ville il reste aujourd’hui
l’axe Est-Ouest, voie à colonnade de plus de 1 kilomètre, son agora, son théâtre,
trois temples et le camp Diclotien.
Nous entamons la visite tôt le
matin par l’arc de triomphe. Cet arc est taillé avec un angle permettant de
rattraper l’axe principal de la rue avec l’entrée du temple de Ba’al.
Il y a peu de monde sur le site,
à part les vendeurs, ce qui nous laisse le temps d’apprécier la visite du site,
et d’admirer le jeu de lumière rasante du soleil sur les colonnes.
Nous visitons ensuite l’agora,
immense par ses proportions, le théâtre (minuscule vis-à-vis de la Rome
occidentale, toujours pour ces dimensions).
Certes, de gros travaux de
restauration ont été effectués sur ce site, mais il est impressionnant de voir
des monuments romains à peu près entier et non pas seulement les restes des
fondations.
Nous progressons dans cette ville
antique en longeant la colonnade de la place sise autour du théâtre (la place
est en arc de cercle), nous passons devant les restes des boutiques du théâtre
pour reprendre l’axe principal. Nous nous arrêtons pour contempler le tétrapyle
(rond point central de la ville) et nous remontons vers le camp Diclotien.
Trois chantiers de fouille sont en cours de travaux. A moindre échelle, nous
avons encore l’impression de participer à des fouilles en Egypte au début du
siècle dernier… Certes le nombre d’ouvriers est plus restreints (une dizaine
par chantier), mais ils travaillent à la pelle, à la pioche et évacuent les
déblais dans des sceaux.
Nous reprenons le bus pour
atteindre la vallée des morts pour visiter un tombeau-tour et une tour-hypogée.
Le tombeau-tour était usuellement construit pour une famille. Une centaine
d’individus pouvaient y être inhumés. Ces tombeaux ne comprennent plus leurs
loculii (plaques gravées fermant la tombe).
Dans le tombeau hypogé, une
équipe de recherche française étudie les fresques dessinées dans le tombeau. Le
travail de sculpture et de peinture sont remarquables.
Nous nous dirigeons ensuite vers
le temple de Ba’al. L’enceinte de ce temple renferme la Cella et la cour sur
une superficie de quatre hectares. Le temple domine la ville de Palmyre. Les
portes d’entrées sont monumentales, les colonnes de la Cella font plus de 15
mètres de haut… des plaques gravées avec différentes scènes étaient présentes
en haut de ces colonnes.
La Cella présente sur la gauche
un « temple » présentant Ba’al entouré des divinités Diurnes et
nocturnes et les 12 signes du zodiaque. Sur le tympan, Ba’al est présenté sous
la forme d’un aigle aux ailes déployées et une voûte céleste. Cette Cella est
majestueuse. Suite à cette visite, nous allons voir un petit temple (une Cella
et deux cours) avant de déjeuner et de visiter le musée de Palmyre.
Nous repartons de Palmyre en
début d’après-midi… Nous reprenons la route du désert. Nous passons à proximité
de mines de Phosphate en activité, de différentes bases militaires, de camps
bédouins…. Le temps, brumeux, atténue les couleurs du désert et nous
distinguons à peine les massifs montagneux… entre deux zones arides nous
apercevons de la verdure avec des bédouins surveillant des troupeaux de chèvres
ou de moutons. Nous longeons la frontière Irakienne… Bagdad est annoncé à 85
kilomètres.
Sur le trajet, nous faisons une
pause technique dans un des nombreux relais dénommé « Bagdad Café »,
le paysage fait vraiment penser à ce film. Après s’être désaltéré, pris des photos,
nous reprenons la route direction Damas.
Nous entrons dans cette ville
grouillante de monde, de lumières et de circulation… c’est un grand dépaysement
et un stress du fait de la différence d’ambiance entre Palmyre, ville du
désert, calme et reposante et Damas capitale économique de Syrie.
Demain est notre dernier jour en
Syrie. Nous passerons en Jordanie en fin de matinée.
Jour 8 : Dimanche 21 Octobre 2007
Alors que les parisiens subissent
les grèves de la SNCF et de la RATP, nous quittons Damas sous le soleil pour
nous diriger vers la Jordanie. Notre programme comprend la visite du musée de
la mosaïque de Chahba, le théâtre romain de Bosra, le passage en Jordanie et la
visite de la ville gréco-romaine de Jerash.
Nous quittons Damas pour le sud
du pays. Nous passons d’un univers désertique à un paysage montagneux et
caillouteux. Cette partie du sud est le fief des Druses… ce sont des musulmans
pratiquant la religion différemment des autres islamiques. En effet, les Druses
pratiquent une religion dite initiatique, à partir de 40 ans les hommes peuvent
être initiés. Les plus jeunes ne sont pas soumis au Ramadan, etc… Les Druses
sont principalement des militaires.
Sur notre parcours dans ces
massifs basaltiques nous apercevons de nombreuses bases ou camp militaire, dont
une base aérienne avec des avions de chasse. La concentration de plus en plus
importante de l’armée indique la présence de frontières à proximité (Israël et
Jordanie). L’atmosphère est plus tendue.
Nous visitons les mosaïques d’une
ancienne villa romaine. Les mosaïques du IIIème et du IVème siècle sont
réalisées avec de petites tesselles. Le dessin est très fin, le rendu des
visages est impressionnant. Les scènes sont essentiellement axées sur le
panthéon grec et sur des passages de cette mythologie.
A la sortie de Chahba, nous nous
arrêtons devant une carrière de Tuf basaltique (sable granitique) noir.
Sur la route, nous apercevons des
champs d’oliviers ou céréaliers. Cette terre est rouge. La région traversée
(région du Hauban) est considérée comme étant le grenier oriental pour les
cultures céréalières.
Nous visitons le théâtre romain
de la ville de Bosra. Il s’agit du théâtre le mieux conservé de l’aire romaine.
Cette conservation est liée à sa réutilisation en forteresse par les arabes. En
effet, les arabes ont construit un rempart entourant le théâtre et ont
construit un bâti à l’intérieur en reprenant les structures existantes. Pour la
première fois, nous pouvons visualiser à quoi ressemblait les coulisses du
théâtre romain.
Suite à cette visite, nous nous
dirigeons vers la frontière Jordanienne. Du côté Syrien, nous passons un long
corridor pour voiture en nous arrêtant à trois points de contrôle. On vérifie
nos passeports…
Au dernier poste frontière, nous
quittons notre guide local Adel Abou Assaf après avoir fait les dernières
démarches administratives. Tout le monde le remercie chaleureusement… on se
rend compte qu’une grande partie de notre voyage est terminée.
Nous passons, après un ou deux
kilomètres, un premier poste jordanien… les douaniers (ou militaires) sont
armés et portent des gilets pare-balles. On vérifie une nouvelle fois nos
passeports et le bus pour s’assurer qu’il n’y a pas de clandestins… Le deuxième
poste est composé d’un véhicule militaire équipé d’une mitrailleuse lourde
devant laquelle nous devons rouler au pas.
Le troisième poste est rempli de
voitures syriennes, une file énorme en serpent attend le passage à la
frontière. Nous passons par une file spéciale « diplomates et
touristes » pour aller directement au passage de frontière. Nous devons
sortir nos bagages pour les passer aux rayons X, les femmes doivent aller dans
une salle ou l’on fouille leurs sacs à main. Avec un petit groupe, nous nous
faisons déloger de l’endroit où nous attendions la fin des formalités
administratives car nous attendions devant le bâtiment de la police secrète
jordanienne. L’atmosphère est assez tendue… Les voitures sont intégralement
fouillées car de nombreux syriens passent la frontière avec des denrées pour
les revendre plus chères côté Jordanien. Certaines voitures passent par un
portique puis sont désossées par les douaniers… Nous voyons les sièges, les
doublures de portières par terre, tandis que les douanier jordaniens continuent
la fouille des véhicules…. Drôle d’impression que ce passage à la frontière qui
a duré environ une heure.
Après le déjeuner, nous visitons
la ville gréco-romaine de Jérash. Le tourisme en Jordanie est mieux structuré
qu’en Syrie… nous devons passer devant les magasins pour arriver au site, les
jeunes pratiquent plus le troc et nous avons beaucoup de personnels de la
police touristique sur le site.
Nous commençons la visite par
l’arc de triomphe érigé pour la venue de l’empereur Hadrien en 130 ap. JC et
par la reconstitution de l’hippodrome. Puis, nous visitons le cryptoportique du
temple de Zeus, le temple lui-même où nous dominons la cité de Jérash… Le
soleil est encore assez haut et la chaleur nous assomme encore. Lors du
troisième appel à la prière, nous entendons au loin d’anciens militaires jouer
de la cornemuse et du tambour (reliquat de l’armée Anglaise). Nous visitons
également le théâtre, la place ovale et nous remontons le Cardo et sa
colonnade. Sur cet axe, nous visitons l’ancien marché aux viandes (bâtisse
circulaire avec une fontaine centrale en forme de croix pattée), un nymphé
(fontaine publique encore entière avec sa vasque). Sur cette voie, nous
visualisons les égouts et les accès piétons (escaliers). Nous remontons le
Cardo jusqu’à la porte Nord où il existait des thermes (ruinés) et un second
théâtre.
Nous visitons l’une des dix-neuf
églises byzantines présentant une mosaïque splendide et les vestiges d’une
cathédrale aménagée pour reprendre l’ancien culte de Dyonisos christianisé sous
la forme des noces de Kaba.
Nous retournons à l’entrée du
site sous la lumière rasante du soleil… Le bus nous emmène à travers les routes
de montagnes, les collines sont cultivées et la terre est tout aussi rouge
qu’en Syrie.
Nous dormons le soir à Amman dans
le Radisson Hôtel… trois des couples du groupe profitent d’une suite (salon et
chambre) tandis que nous n’avons qu’une chambre d’environ 50 m²…
Jour 9 : lundi 22 Octobre 2007
Après une grasse matinée … le
départ étant prévu à 9h00, nous partons pour le mont Nébo, la route des rois,
l’église Saint Georges et le château de Kerak.
Nous roulons à travers le massif
calcaire du Nord-Ouest du pays, dans les terres arables de la Transjordanie.
Nous nous arrêtons au mont Nébo, lieu où Moïse emmena le peuple juif en exil
depuis l’Egypte.
Le Jourdain a creusé une vallée
resserrée, tel un canyon, s’évasant vers le haut. Le temps brumeux de la plaine
nous empêche d’apercevoir Jericho et la mer morte, mais les paysages sont
fantastiques… Nous visitons l’ancien monastère, en partie restauré, où les
moines accueillaient les pèlerins… cet endroit dégage une très forte énergie et
nous restons quelques temps, paisibles, à regarder ce paysage.
Après le mont Nébo, nous allons
jusqu’à la ville de Madaba pour voir la carte de la Palestine en mosaïque
byzantine. Devant la reproduction, seul le guide local peut commenter cette
carte.
L’église Saint Georges (église
grecque orthodoxe) présente de nombreuses peintures, dont celle de Saint
Georges terrassant le dragon. Nous pouvons également contempler la carte en
mosaïque in-situ.
Après la visite de l’église, nous
empruntons la route des rois. Cette route longe les crêtes des massifs où se
dégagent des vallées encaissées telles que le Wadi Zarqa. Nous descendons dans
la vallée en longeant le précipice pour atteindre un barrage avec retenue
d’eau. Autour de cette retenue, nous pouvons apercevoir des tentes disséminées
dans la nature et quelques troupeaux de chèvres, surveillés par des enfants.
Ces bergers suivent les troupeaux et les empêchent de trop s’éloigner. Une fois
que les chèvres trouvent un endroit pour paître, l’enfant s’assoit et attend le
prochain déplacement du troupeau. Des terres cultivées sont également présentes
proche de la retenue d’eau.
Nous remontons sur l’autre
versant pour atteindre un plateau. La montée est très raide… à chaque virage on
se demande si le bus arrivera à monter. Ce passage correspond à l’ancienne
frontière entre les peuples araméens Amon et Moab.
Tout au long de cette route, nous
pouvons apercevoir des vestiges romains et byzantins, il a été recensé plus de
100 églises byzantines sur cette voie.
Notre dernière étape avant Pétra
est la visite du château de Kérak. Ce château croisé a eu pour maître Renaud de
Châtillon jusqu’à sa prise par Saladin. Ce château est perché sur une colline
surplombant plusieurs vallées. Les vestiges présentent des restes des cachots,
de la basse cour, du logis (en sous-sol) et du donjon.
Nous rejoignons Pétra par la
route du désert… après avoir dépassé les massifs montagneux. Nous passons à
proximité de plusieurs mines de phosphates qui dévisagent le paysage en créant
d’énormes merlons ressemblant à de petites collines rondes arasées au sommet.
De nombreux camions circulent en transportant des marchandises depuis l’Arabie
Saoudite jusqu’en Syrie.
Avant d’arriver à Pétra, nous
pouvons contempler un superbe coucher de soleil sur cette étendue infinie.
Jour 10 : Mardi 23 Octobre 2007
Le programme d’aujourd’hui est la
visite de Pétra, ville Nabatéenne construite dans un cirque naturel. Avec une
partie du groupe, nous allons faire deux ascensions : le matin au
haut-lieu avec environ 800 marches (cf. le guide du routard) et l’après-midi le
Deir avec environ 600 marches (cf. toujours le guide du routard).
Nous allons au guichet à pied
depuis l’hôtel, nous sommes à 100 mètres de l’entrée. Le prix d’entrée comprend
la visite du site (20 dinars ou 21 Euros) et l’utilisation des chevaux des
Bédouins (également 20 dinars)… Mais si nous voulons être acheminés en calèche
ou en cheval jusqu’à l’entré du Siq, cela coûte 5 dinars…
Nous descendons sur 400 mètres
une vallée aménagée dans le Wadi Moussa pour rejoindre le Siq. En chemin, nous
passons devant le Coral avec tous les chevaux des bédouins réunis et devant les
premiers tombeaux… puis, nous entrons dans le Siq. Ce défilé long de presque un
kilomètre est impressionnant de part ces dimensions, en effet, les falaises
culminent à plus de trente mètres au-dessus de nous sur un corridor large de 2
à 10 mètres. La roche est de couleur rouge et nous pouvons observer le résultat
de l’érosion de cette roche. Le Siq est ponctué de petites placettes où
arrivent des failles secondaires. Dans ce défilé, les nabatéens récoltaient les
eaux météorologiques de ces vallées en les canalisant pour les acheminer dans
la ville basse.
En descendant le Siq, nous nous
arrêtons devant les différents bétyles (temples gravés dans la roche) ;
nous apercevons également les restes d’une fresque représentant une caravane,
nous devinons la présence de dromadaires et de bédouins.
Régulièrement nous devons nous
pousser contre la paroi car les bédouins en calèche vont vite dans le défilé et
nous font bien remarquer que nous sommes ici chez eux…
Après un dernier coude dans le
Siq, nous apercevons entre les deux falaises une première partie du Khazneh… il
est magistral… Nous sortons du Siq, nous sommes maintenant sur une place
naturelle avec, en face de nous, le Khazneh (tombeau troglodyte gravé dans la
roche). Ce tombeau est de type hellénistique et comprend, à son sommet, une
urne. D’après la légende, cette urne contiendrait un trésor. Après avoir admiré
ce tombeau, nous descendons jusqu’au pied de la grande nécropole. Là, nous
laissons une partie du groupe visiter la ville basse tandis que nous montons au
Haut-lieu du Zibb Attuf.
Nous commençons l’ascension, à
travers cette roche rouge, par une série d’escaliers soient aménagés, soient
directement taillés dans la roche… nous nous enfonçons dans cette faille en
laissant derrière nous la nécropole… Après une heure d’ascension et de
contemplation de la ville en contrebas qui s’offre à notre vue par
intermittence, nous arrivons au pied du haut-lieu.
Le haut-lieu est un endroit sacré
pour les nabatéens. Les prêtres y montaient avec les animaux pour les
sacrifices. Le Haut-lieu se situe au sommet de la montagne, de là, nous
surplombons l’intégralité du site de Pétra (sise dans un cirque naturel
entourée de montagne). Les sacrifices avaient lieu dans des espaces ouverts en
forme de bassins taillés dans la roche. Nous restons quelques temps en haut
pour admirer la ville et les massifs montagneux. Au loin, sur un sommet, nous
apercevons une sphère brillante, il s’agit du tombeau d’Aaron.
Nous redescendons du Haut-lieu
par un chemin passant par plusieurs monuments tels que les tricliniums du
jardin et au soldat. Ces tricliniums sont des tombeaux troglodytes taillés
directement dans la roche. Le premier est dit « au jardin » du fait
de la présence d’une citerne captant les eaux météoriques pour irriguer un
jardin devant l’entrée du tombeau. Le second est appelé « Triclinium au
soldat » car la statue centrale représente un personnage en uniforme
romain.
Lors de la descente, nous nous
arrêtons devant un lion sculpté dans la roche… La tête a disparu à cause de
l’érosion, mais nous pouvons encore apercevoir un réseau de canalisation
au-dessus. Le lion servait de fontaine. Sur le site de Pétra, nous avons
remarqué que les Nabatéens maîtrisaient l’eau du fait de la présence de
nombreuses canalisations, de conduites ou de systèmes d’irrigation. A la fin de
notre promenade matinale, nous retrouvons le reste du groupe au restaurant.
En tout début d’après-midi, nous
repartons pour l’ascension du Deir sous une chaleur de plomb. Nous rencontrons
plus de touristes sur ce parcours que le matin. De nombreux bédouins font faire
des allers-retours à leurs ânes qui servent de taxis pour les touristes n’ayant
pas le courage de monter ou de descendre à pied. Vu la pente et l’étroitesse
des marches, nous préférons faire ce trajet à pied…
Nous grimpons un massif aux
couleurs ocre et rouges et aux strates bien différenciées, nous passons à côté
de quelques ânes au repos à l’ombre pour arriver sur un plateau sableux
entrecoupé de pics rocheux. A notre droite s’élève le Deir, aussi grand et
majestueux que le Khasneh. Bien que le Deir ne soit pas terminé (les médaillons
ne sont pas sculptés), celui-ci présente la même architecture que le Khasneh à
la différence des colonnes (ioniennes pour le premier et corinthiennes pour le
second). Après avoir contemplé l’horizon désertique…
Nous redescendons par le même
chemin pour aller visiter la ville basse de Pétra.
Nous rejoignons la voie
principale à colonnade, il s’agit d’une voie romaine dallée. Nous passons sous
l’arc de triomphe, à côté du grand temple et des marchés pour visiter quelques
tombeaux : le tombeau à étages et le tombeau Corinthien… La rénovation de
ces tombeaux a mis à jour des fresques naturelles de la roche… Le jeu des
strates géologiques laisse apparaître un toit marbré de rose, d’ocre et de
noir… tout simplement splendide.
Avec le coucher du soleil, nous
remontons vers le Siq en laissant derrière nous le théâtre grec (les tribunes
sont sculptées directement dans la roche) et la ville basse… la lumière de fin
de journée fait ressortir les reliefs et accentue la couleur rouge des tombeaux
sur la couleur beige des bâtiments.
Nous retournons dans notre hôtel
en profitant de ces derniers instants dans cette ville Nabatéenne de Pétra.
Jour 11 : Mercredi 24 Octobre 2007
Voici arrivé le dernier jour de
notre périple… Nous quittons Pétra pour nous diriger plus dans le sud sur les
traces de Lawrence d’Arabie, soit dans le Wadi Rum.
Nous traversons les massifs de
grés et de calcaire qui dominent la vallée du Jourdain pour nous enfoncer dans
le désert. Au loin, nous apercevons le tombeau d’Aaron au sommet d’une montagne
dominant la ville de Pétra. Malgré l’altitude, nous sommes entre 600 et
1 000 mètres depuis deux jours, la chaleur se fait ressentir, il fait déjà
22°C à 8h00 du matin.
Nous roulons sur l’autoroute du
désert qui relie Amman à Aqaba sur la mer rouge. Sur les côtés de la route, des
camps de bédouins semi-sédentarisés sont implantés au milieu des étendues
sableuses. Après une heure de route, nous quittons l’autoroute pour rejoindre
le Wadi Rum. Nous nous arrêtons au pied de la colline des sept piliers de la
sagesse où nous attendent des dizaines de véhicules 4x4 pour une balade dans le
désert. Tourisme oblige, les bédouins se sont organisés pour augmenter la
productivité de leur activité… un chef nous attribue deux véhicules pour notre
groupe… Il s’agit de vieux 4x4 Toyota équipés à l’arrière de deux banquettes et
d’une armature pour pouvoir accrocher une couverture en haut pour nous protéger
du soleil.
Notre chauffeur a à peine 13 ans
et ne dépasse pas le volant quand il conduit… Nous quittons le bitume pour
suivre une piste dans le désert… Nous sommes beaucoup secoués, mais le paysage
est splendide : nous avons une grande étendue sableuses entrecoupées de
collines et de steppes. Quelques kilomètres et embardées plus tard, nous
arrivons ç une source au pied d’une colline. Cette colline (comme les autres
d’ailleurs) semble être posée sur le sable tant la jonction entre le sable et
les cailloux est nette… Au droit de cette source se trouve un rocher gravé en
plusieurs écritures (en Nabatéen et en grec notamment) et devait servir à
laisser des messages aux différentes caravanes s’arrêtant à cet endroit.
Au loin, deux femmes s’occupent
d’un troupeau de chèvres en l’emmenant dans la colline et nous regardons passer
cette transhumance dans un nuage de poussières….
Nous reprenons notre 4x4 pour
rejoindre un autre campement situé à proximité d’un complexe rocheux avec une
faille naturelle… Une fois encore nous arrivons les premiers et bien secoués…
Malgré son jeune âge, notre conducteur aime la vitesse….
Le décor est magnifique, nous rentrons
dans cette faille large d’un mètre et haute d’au moins trente mètres… lors de
notre progression, nous découvrons des gravures rupestres et des textes gravés
sur la pierre…. Nous admirons également les différentes strates de grés et de
calcaire érodées par le vent et l’eau.
Après cette visite, nous entrons
dans la tente bédouine pour prendre un thé à la menthe et aux épices… pendant
que des hommes bédouins discutent, les femmes occidentales en profitent pour
faire des emplettes et s’achètent toutes des foulards…
Nous reprenons notre véhicule
pour rejoindre notre bus… sur le chemin nous nous arrêtons au pied d’une dune
de sable rouge accrochée à un massif rocheux, puis nous suivons un convoi de
touristes en 4X4, pas longtemps car après une embardée, notre chauffeur décide
de rouler sur une piste annexe afin de doubler tout le convoi…Nous lui
demandons de ralentir car sa conduite nous semble dangereuse…
Après déjeuner, nous repartons
pour notre étape finale du voyage : Amman. Nous roulons pendant plus de
trois heures sur autoroute où nous pouvons contempler le paysage pendant que le
conférencier nous parle de Lawrence d’Arabie…
Nous faisons un tour de bus de la
ville. Il est à noter que cette ville est la plus récente au Moyen-Orient. Elle
a pris de l’ampleur depuis environ 60 ans et l’arrivée au pouvoir de la famille
dirigeante actuelle mise en place par les anglais.
Amman est très occidentalisée,
nous croisons plusieurs fast-foods tels que Mac Donald et KFC…
Nous passons par le quartier
riche de la ville pour voir de belles et immenses demeures appartenant surtout
aux riches familles irakiennes immigrées depuis les deux guerres du Golfe. Nous
passons également devant l’ambassade des Etats-Unis (immense et plus que
surveillée). Après un détour par le quartier marchand (il n’existe pas de souk
dans cette ville) et le théâtre grec, nous retournons à l’hôtel pour nous
changer, diner et nous reposer avant notre départ à l’aéroport prévu à 22h30…
Même si nous savons que notre voyage est terminé, nous ne le réalisons pas
encore… Nous rangeons dans nos sacs tous nos souvenirs, cailloux, sables et
céramiques (et oui cela change des cartes postales, bijoux et textiles) et nous
voilà parti pour l’aéroport…
Les formalités sont très
succinctes et nous attendons plus d’une heure notre embarquement.
Nous décollons vers 1h30 (heure
Jordanienne)…Après avoir dormi (ou plus exactement essayés de dormir), nous
arrivons sur Paris à 5h30…
Dépaysement assuré,
l’atterrissage se déroule dans le brouillard par une température extérieure de
7°C.
Nous nous retrouvons à 7 dans la
gare TGV de Roissy devant un dernier café et les derniers aux revoir, puis
chacun se dirige vers les quais pour prendre un TGV cers Lyon, Aix et
Strasbourg….